Jalal Alavinia
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Sohrab Sepehri

ô Femme promise nocturne !

Pouran Farrokhzad *

dimanche 13 mai 2007, par Collectif LP

 [1]

« … Sohrab, qui depuis un certain temps me tient compagnie, abandonne la lecture de son nouveau poème, se précipite vers la fenêtre et comme un enfant colle son visage sur les vitres mouillées. Il semble pleuvoir dans ma chambre…. Je mets ma main sur « Huit livres »1 - un livre que j’aime beaucoup - pour qu’il ne soit pas mouillé. Sohrab tourne ses yeux vers moi, puis vers ses livres, et ensuite il court, pieds nus, sans parapluie, vers le jardin. Il lève la tête pour boire la pluie.... Le vent fou souffle à travers ses cheveux et remplit ses oreilles de sa clameur. Il est trempé des pieds à la tête, mais il ne craint rien. Un oiseau de pluie, craindrait-il la pluie ?

« Maintenant, hurlant, comme les petits garçons malicieux, il parcourt notre jardin envahi par l’automne et se met à tourner et à tourner. Il chante comme dans son enfance dans sa « chambre bleue », dans le grand jardin de Kâshân, quand il passait ses nuits à écouter les contes de sa mère, des contes pleins d’horreurs et de merveilles, et quand il passait ses journées dans un jardin rempli d’acacias, de grenadiers, et de nénuphars bleus, à jouer avec des chiens, des chats, des serpents, des scorpions, des pigeons et des hirondelles, et quand il vivait dans un monde plein de rêveries, de phantasmes incroyables, de songes étranges et de cette folie magique propre aux génies ! Toutes les peurs et toutes les merveilles de ces « Temps perdus » l’ont marqué pour toujours.

« Il est évident que Sohrab aime beaucoup la pluie, et moi j’aime beaucoup Sohrab, surtout quand il surgit de ses poèmes, peigne ses cheveux avec ses doigts et s’assied en face de moi pour parler des Upanishad et des Gathas, pour lire les védas et citer la Bible ou le Coran… il me raconte ses voyages, sa vie, il parle de l’amour dont la couleur est bleue « comme les plumes de la sincérité », et il me parle du sentiment de la mort, du désir de s’unir à « la fleur du néant » ...

Nous marchions, les arbres étaient si grands et le regard si noir ! C’était un chemin qui nous menait à la fleur du néant… 2

« En ce moment, sous un torrent de pluie, il dit à haute voix ce que j’ai beaucoup entendu de sa part et que je n’entends plus aujourd’hui :

« Il faut fermer les parapluies …/ Il faut porter la pensée et le souvenir sous la pluie.../ Il faut chercher l’amour sous la pluie/ Il faut faire l’amour sous la pluie… »

« Sohrab est émerveillé par les eaux propres et transparentes. Il est de la lignée d’Anâhitâ, la mère pure, la gardienne des eaux claires. Il aime non seulement la pluie, mais aussi les eaux claires courantes... à tel point que l’on peut le qualifier d’enfant de l’eau... Il possède une âme d’eau et une pensée bleue céleste, s’abreuvant à la source pure de l’existence infinie. C’est un homme qui a nagé quelques brefs instants dans les « eaux de l’amitié », a prié face à « la Kaaba de l’eau », a laissé quelques traces sur l’océan de la vie, puis a traversé avec passion l’eau et le miroir et enfin est parti rejoindre le « néant absolu ».

« Mais Sohrab n’ignore pas les coquelicots, les acacias, les peupliers blancs, ni le soleil, la lune et les étoiles. Il admire les vautours autant que les colombes, et les fleurs du trèfle autant que les tulipes rouges.

« Il contemple et adore toutes les manifestations de la nature avec un œil amoureux, il en fait la matière de ses œuvres et nous quitte comblé de ces éléments de la nature. Pourtant, il ne considère pas la mort comme « la fin de la colombe », il croit à la subsistance, sait qu’il ressuscitera et qu’il retournera à la vie, non pas les mains vides, mais avec un message plus éclairant que la lumière…

Un jour,/ Je viendrai, et j’apporterai un message./ Je verserai de la lumière dans les veines,/ et je pousserai un cri :/ « ô vous qui avez des paniers pleins de rêves !/ J’ai apporté la pomme, la pomme rouge du soleil. »

« Mais on ne peut pas parler de Sohrab, l’humaniste de pensée profonde et le visionnaire, sans aborder l’amour dans toutes ses dimensions. Car des hommes aussi transparents et fragiles que lui sont nés de l’embryon de l’amour. Ils ne laissent derrière eux que l’amour qui est la chose la plus précieuse de la vie. Même si l’usage du mot amour dans les poèmes de Sohrab Sepehri est limité, le rayonnement de son amour est tellement éblouissant qu’il attire les foules de fidèles d’amour et les ensorcelle.

« La présence de la femme ainsi que de l’amour est très discrète dans les poèmes de Sepehri. Mais, ce n’est pas à cause de sa méfiance envers la femme ou l’amour, mais plutôt en raison de son admiration et de son respect pour la femme. Il a essayé de les dissimuler autant que possible dans la plupart de ses poèmes et de les aborder d’une manière très subtile et avec beaucoup de pudeur...

La porte s’ouvrit/ et elle s’infiltra avec sa lampe./ C’était une beauté délivrée et j’attendais sa venue :/ elle était le rêve sans forme de ma vie…

« ...Sohrab Sepehri, un poète qui avait « une ressemblance lointaine avec lui-même », dans certains de ses poèmes, parle d’une femme éthérée, d’une existence incertaine, et il l’appelle la femme nocturne promise. Une femme dépourvue de corps, qui est apparemment sa femme préférée : une femme idéale et aussi riche qu’une grappe de raisin, mais tellement éphémère, inaccessible et sacrée que l’on peut la nommer aussi sœur ou même mère :

Parle,/ ô femme nocturne promise !/ Confie-moi mon enfance/ sous ces tendres branches du vent !/ Au milieu de ces permanences obscures,/ parle,/ ô soeur merveilleusement teintée/ de la perfection !/ Emplis mon sang de la douceur de l’intelligence !...

« … Notre poète a une âme noble et un corps chaste. Il a une connaissance intime des écoles de pensées anciennes et pleines de mystères. Il est fasciné par les mythologies qui sont toujours présentes dans notre inconscient collectif et qui nous montrent leurs images de temps en temps. Un tel poète ne pouvait que créer une telle image originale de la femme promise. Contrairement à beaucoup d’hommes dans ce monde rempli d’horreurs, il ne voit pas la femme comme un moyen pour apaiser le feu de ses désirs. Il la voit en tant qu’être humain, non pas un être ordinaire, mais un être idéal. Sa femme élue est la quintessence des femmes sublimes de l’histoire, riche en qualités humaines. Elle est de pensée pure, de nature pure et de beauté pure, vêtue de blanc, ressemblant à un ange qui comme Anâhitâ vient d’une étoile lointaine… Une femme que l’homme a suivie comme compagnon de souffle ou comme son âme soeur depuis les origines de la création…

« … Une femme sacrée telle une mère, respectable telle une sœur, adorée comme une bien-aimée, aimée comme une amie, limpide comme l’eau, lumineuse comme le soleil et pure comme le miroir, solitaire détentrice des secrets, résidente dans l’âme du poète. En la contemplant et en se reconnaissant en elle, le poète pourrait accomplir les premiers pas vers le salut et sa « tristesse de toujours » se transformerait en joie. Mais hélas ! Notre Sohrab plonge toujours dans les ténèbres persistantes. Il souffle sur la lanterne lumineuse de son guide féminin et l’éteint non pas à cause de l’animosité, mais de peur de faire face à l’inconnu. Il se réfugie dans l’obscurité et la solitude habituelles et chante sa vie d’exilé…

« Pourquoi Sohrab est-il fasciné à ce point par l’obscurité ? Pourquoi voudrait-il que la femme intérieure jette un pont entre lui et la mort ? Souhaiterait-il, comme le navigateur errant hollandais condamné à la vie éternelle, rencontrer une femme qui lui offrirait son amour pour le conduire ensuite à la mort ?

« Nous savons que le féminin de la personnalité de Sohrab l’abandonne toujours aux moments les plus délicats de la convergence et de la reconnaissance pour que le poète continue à vaciller pour toujours entre la lumière et les ténèbres, entre la vie et la mort, sans arriver à sa destination ! La lumière et l’obscurité s’affrontent constamment en lui et ne savent pas qu’il n’y a pas de victoire dans cette bataille....

« Maintenant, Sohrab qui a entrevu quelques rayons de lumière au sein des ténèbres, qui a aperçu une vision brève du visage de « nous » et qui a retrouvé un peu de sérénité, traverse la troisième décennie de sa vie courte et marche avec plus de maturité « le long du temps ». Il est tout à fait conscient que l’homme est le produit de ses expériences dans la vie de tous les jours ainsi que de ses quêtes spirituelles, et qu’il ne peut pas se contenter des connaissances transmises par les livres...

Il faut fermer le livre./ Il faut se lever, marcher le long du temps,/ regarder la fleur, entendre l’équivoque./ Il faut courir jusqu’au bout de l’existence./ Il faut aller vers le parfum/ de la terre de l’anéantissement./ Il faut arriver au croisement de l’arbre et de Dieu ...

« Un poète qui a peur de mettre sa main dans la bouche d’un serpent, ne peut jamais parler de la morsure et de la brûlure. Nous savons que Sohrab connaît très bien ces vérités et sait que s’il ne regarde pas une fleur de près, s’il ne sent pas l’envol de la colombe, ne court pas jusqu’au bout de l’existence, il ne peut pas s’asseoir près de l’expansion de la vérité et accéder à l’extase et au dévoilement.

« Sohrab sait tout cela, car il a passé des jours et des jours dans le jardin magique du quartier « Darwazeh Ata », dans la maison déprimante du quartier « Sar péléh Kâshân », à l’École élémentaire de Khayyam, au lycée Pahlavi, à l’École supérieure de Téhéran, à l’éducation nationale de Kâshân, dans les déserts, marchant sur les routes reliant Kâshân et Téhéran en compagnie du peintre et poète célèbre, Manoutchehr Cheibâni, dans les cercles littéraires de Téhéran et de Kâshân, et il a accumulé connaissances et expériences.

« En outre, il a surtout bénéficié de ses méditations et de ses songes nocturnes en compagnie de la Dame de Beauté qui trône en son for intérieur, et a retrouvé un peu de calme. Mais il n’a pas trouvé la satisfaction désirée. Pourtant il ne peut pas ne pas exprimer sa gratitude envers Elle, la femme dans le sérail de son âme, qui a déversé une poignée de lumière sur lui :

Seul, j’errais dans les ténèbres des nuits./ Mes mains s’étaient vidées/ du souvenir des flambeaux,/ et toutes mes étoiles étaient plongées dans le noir.../ Soudain, tu me rejoignis sur le détour des instants,/ entre deux pénombres...

« Mais malgré tout son intérêt pour cette rencontre éphémère, il préfère toujours vêtir de noir le corps de sa fée initiatrice et l’appeler « visage uni à la nuit » et qualifier la ligne de son corps d’infernale :

Le souffle de mes respirations se mêla/ à la ligne infernale de ton corps :/ Que toutes mes palpitations t’appartiennent,/ ô visage uni à la nuit ! toutes mes palpitations !/ Je traversai l’effeuillement froid des étoiles/ pour voler la flamme perdue/ dans les lignes rebelles de ton corps ...

« Pourquoi voit-il toujours cette beauté délivrée comme une rebelle, pourquoi compare-t-il son visage à la nuit, et tente-t-il de voler la flamme perdue au cœur des ténèbres ?...

« Ses respirations se mêlent à la ligne infernale de sa bien-aimée, ses yeux se fixent sur les lignes rebelles de son corps, sa main glisse sur la peau de la nuit, un brouillard épais remplit l’espace, et la senteur agréable de l’encens le plonge dans l’extase. Le murmure de l’hymne amoureux surgit des profondeurs de l’existence. Le poète se met à prier, se prosterne devant l’aimée et souhaite se baigner encore une autre fois dans la pluie de lumière. Mais, soudainement il s’écarte de sa destination au milieu de la brume d’une prière. Désespéré, il chante :

Entre nous l’errance des déserts,/ l’absence de lampe des nuits,/ le lit poussiéreux de solitude,/ l’oubli des flammes./ Entre nous, « mille et une nuits » de quêtes.

« Les grappes de la joie mûrissent dans les rêves et les raisins verts se transforment en raisins sucrés, mais l’aliénation est toujours là. La femme nocturne promise n’est plus là, et le poète, à la manière de Madjnoun, chante sa tristesse d’être loin de sa Leilî éthérée…

« Le poète, héraut de la vie et de la lumière, éclaireur des épanouissements et des fleuraisons, voudrait qu’Elle le conduise à « nous », et non pas à « je » qui reste toujours « je » et qui n’est pas capable de rejoindre le Tout. C’est dans l’affrontement de ces pensées confuses qu’il perd sa patience et qu’il tente de briser les barreaux solides de sa cage.

« Le chant de la plénitude de l’oiseau s’élance de la branche de la séparation et l’envol peut maintenant se réaliser. C’est dans ces conditions que finalement le poète pose la tête aux pieds de l’aimée et dans les frissons de la joie raconte les secrets de son cœur :

Nos lèvres tremblent,/ la nuit palpite, la forêt respire./ Que crains-tu ?/ Promène-moi dans la nuit de tes bras !/ Je touche tes doigts nocturnes,/ et le vent défeuille le coquelicot lointain...

« Bien que dans ce poème, Sohrab parle de l’union, il ne vise pas la vie, qu’il décrit comme « une palpitation aveugle », mais il souhaite plutôt traverser la vie, dans les bras de l’amour, pour s’unir au silence immense de l’éternité dans « la nuit de l’harmonie ».

« Néanmoins, encore une fois, la porte de la cage s’ouvre, et le poète atterrit sur une terre promise durant une nuit comparable à la nuit Ghàdre du grand poète persan Hafez, la nuit pendant laquelle il s’abreuve de l’Eau de la Vie ! …

« … une nuit au bord d’une mer calme et sans souffle en présence des fées évanouies, des coquillages creux, des ombres des chercheurs de perles qui sont allés vers les horizons lointains et enfin un poète qui attend depuis longtemps une « perle royale » :

Mon heure approche. Et ce soir - écoutez-moi -/ ce soir, l’eau offrira un mythe à la terre.../ Le batelier puissant/ qui illumine mon chemin de son regard/ m’atteindra, en ramant, de l’autre coté de ma peur./ Je me précipiterai pour l’accueillir en pleurant,/ et dans la lumière de la sincérité,/ il me confiera la perle royale.

« De toute façon, depuis que le poète a goutté au « plaisir des frissons de la joie » pendant la nuit promise, une nouvelle étape commence dans sa vie. Maintenant il regarde le monde intérieur et le monde extérieur à partir d’une nouvelle fenêtre et sous le rayonnement d’un nouveau soleil ! …

« Les pages du calendrier tournent, les années de la jeunesse passent, et Sohrab parcourt toujours seul le chemin sinueux de la vie : sans aucun amour palpable, aucune passion charnelle, aucune ombre d’une femme terrestre, vivante et joyeuse à ses côtés. Ses seuls loisirs consistent à peindre et à composer des poèmes aux moments d’extase. Il partage son temps entre la capitale et la province et préfère la solitude. Il a très peu d’amis intimes. Maintenant, il a quitté Kâshân et les souvenirs de son enfance. Il habite une maison ancienne à deux étages dans le quartier Amirâbâd à Téhéran, où il a installé son atelier de peinture.

« Désormais il reçoit beaucoup de visites, des hommes et des femmes artistes, des hommes et des femmes de lettres, et aussi celle de Forough Farrokhzad…3 qui va devenir la plus proche de ses amies intimes.

« J’ai quelques souvenirs brefs de mes rencontres avec Sohrab en compagnie de Forough lors ses visites chez mes parents. Forough était joyeuse, souriante et avait beaucoup d’humour. Sohrab par contre était très timide et parlait très peu. Il ne regardait jamais quelqu’un dans les yeux et il parlait comme s’il n’avait d’autre interlocuteur que lui-même. Ses propos ne portaient que sur la peinture. Forough qui montrait un certain intérêt pour la peinture, fréquentait parfois son atelier et ils travaillaient ensemble. « Sohrab aimait beaucoup les acacias du jardin magique de Kâshân. Forough et moi, nous étions aussi amoureuses de ces arbres et nous passions toutes nos vacances d’été sous leur ombrage. La Kaaba de Sohrab aussi se trouvait sous les acacias : Ma Ka’abé est au bord de l’eau, sous les acacias.

« Forough croyait au génie de Sohrab et disait souvent : « Il a une âme profonde. Son univers est tout à fait particulier. Tu ne peux pas imaginer de quoi il parle. La plupart du temps, il n’est pas là ! Beaucoup de gens ne le comprennent pas. Il y a des gens aussi qui se moquent de lui. Mais moi, je le comprends bien. »

« Dans les derniers poèmes de Sohrab, on peut trouver des signes de l’apparition d’une femme terrestre dans le désert de sa vie :

« Une femme d’aujourd’hui, mais pèlerin averti des temps anciens, qui n’a rien perdu de la noblesse ancienne de l’Homme, une femme venue des rêves et des songes et en même temps vivante, palpable et aussi agréable qu’un rêve. « Qui est cette femme qui n’est plus éthérée et imaginaire,

mais joyeuse et séductrice ? Une femme qui, comme Sohrab, n’a pas coupé son lien avec le passé et qui possède une âme ancienne et mythologique ! Une femme libre, une amie, qui respecte les talents de Sohrab et qui admire sa sincérité profonde ... « Il est vrai que Sohrab venait de rencontrer pour la première fois de sa vie une vérité qu’il avait toujours souhaité découvrir, la vérité d’une femme aussi limpide que l’eau, une perle unique qui serait venue au monde pour démontrer la singularité de la femme, une femme qui était en paix avec elle-même, qui n’avait pas peur d’elle-même, et qui croyait en elle-même ....

« Sohrab Sepehri a peint dans sa poésie tardive une image très transparente de cette « petite fée triste » qu’il venait de rencontrer, et il l’a posée comme un masque sur le visage de sa femme idéale. Cette image dans l’esprit du poète accordait une réalité plus concrète à toutes les femmes éthérées et imaginaires de ses poèmes. Celle-ci l’encourageait dans la vie réelle, le rendait de plus en plus serein et l’obligeait à regarder la femme avec plus de tendresse et de compréhension. Était-ce Forough, cette chasseresse de perles royales, qui avait été la source de son inspiration ? … »

Bref, Sohrab qui dans ses premiers poèmes dessinait le portrait d’une femme idéale, sans corps, rencontre Forough et trouve en elle l’incarnation de cet idéal recherché. Le portrait de la femme dans les derniers poèmes de Sohrab subit des changements sensibles à la suite de cette rencontre et du passage de Forough de la réalité à la fiction, et devient l’image d’une femme avec un corps, « un corps de blessures éternelles », mais toujours une femme sublimée, une Forough sublimée. ( Traduit du persan par J. A. )

 [2]

Notes

[1] * Pouran Farrokhzad, poétesse et écrivain, est la sœur de Forough Farrokhzad, poétesse majeure de l’Iran contemporain.

[2] 1. Huit livres, ensemble des recueils de poèmes de Sepehri. 2. Toutes les citations sont extraites de notre traduction. 3. Forough Farrokhzad, poétesse iranienne contemporaine ( 1934-1966) dont le recueil de poèmes, intitulé « La conquête du jardin » a été publié à Paris en 2005 aux Éditions Lettres Persanes. (Toutes les notes de cet ouvrage sont du traducteur.)


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