Jalal Alavinia
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Simin Behbahani / Grappe de lumières

Poèmes 1946-2014

lundi 31 août 2015, par Collectif LP


Sortie octobre 2015

Simin Behbahani

Grappe de lumières

Poèmes 1946-2014

Traduits du persan par

Jalal Alavinia

200 pages / 20 €

ISBN : 9782916012155

Editions Lettres Persanes

Commande : lettrespersanes@orange.fr

Introduction

Extrait :

Simin Behbahani

Vie et œuvre

La lionne a cessé de rugir…

… mais son cri retentit toujours dans nos oreilles et son amour de liberté, de poésie et de patrie chauffe toujours nos cœurs. Le lion a toujours été, dans la mythologie indo-européenne et dans la tradition politique iranienne, le symbole d’une puissance protectrice du royaume et de la nation. Simin Behbahani qualifiée par ses admirateurs comme la lionne de l’Iran a totalement transformé, à travers sa vie et son œuvre, la signification et le rôle de ce symbole. De même manière qu’elle a sécularisé la forme classique de la poésie persane, ghazal, réservé à l’expression de l’amour du genre masculin pour son bien-aimé, souvent une représentation divine, elle a incarné ce symbole comme une lionne protectrice du peuple iranien et de son héritage culturel.

Personnalité exceptionnelle

Il y a des personnalités publiques contestatrices que les tyrannies les plus redoutables n’osent toucher de peur de provoquer un soulèvement populaire et d’ébranler les fondements de la société. Car elles représentent par leur talent, leur force morale, leur intégrité, leurs convictions constantes et leurs combats permanents en faveur de la vérité, les aspirations d’un peuple entier. Souvent l’œuvre accomplie de ces personnalités, hommes ou femmes devenus des monuments vivants, acquière aussi une dimension patrimoniale et se dote d’une existence indépendante que même la disparition programmée ou naturelle de leur propriétaires ne diminue pas son influence, au contraire, elle l’intensifie considérablement. Elles deviennent immortelles grâce à leurs œuvres. « Vous pouvez me tuer, mais pas ma poésie », a écrit Simin Behbahani. « Vous pouvez me tuer, mais vous ne pouvez pas empêcher l’émancipation des femmes », aurait dit une autre femme exceptionnelle, Tâhereh.

Immense poète de l’Iran d’aujourd’hui

Tel est le cas de Simin Behbahani, immense poète de l’Iran d’aujourd’hui, qui de l’âge de 14 ans jusqu’à la fin de sa vie à 87 ans continua à écrire des poèmes d’amour à sa manière. Elle s’appropria la forme classique du ghazal, un héritage précieux à ses yeux ; elle se positionna dans le rôle de l’amante exprimant son amour pour son aimé, ainsi inversant le rapport traditionnel entre amant et aimé ; elle diversifia le contenu du ghazal, habituellement limité au thème de l’amour spirituel ou divin, en abordant toutes les questions de société ; elle en fit même une arme politique pour défendre la liberté et dénoncer les dérives d’un régime autoritaire, monarchique ou « républicain » ; enfin, elle créa des différents modes d’expression dans le cadre du ghazal en employant le langage populaire et inventant de nouvelles formes.

Alchimie de la tradition et de la modernité

Ainsi sa poésie est une alchimie extraordinaire de la tradition et de la modernité, de l’expression littéraire sophistiquée et du langage populaire, de l’évocation des sentiments amoureux, parfois d’un ton sensuel et même érotique inouï, et de la détestation des violences à l’égard des femmes, de l’éloge du corps féminin et de la condamnation de son exploitation par les hommes, de la célébration des accomplissements des femmes et de la déploration de leurs souffrances dans une société de domination masculine, de la manifestation des revendications sociales et politiques et de la dénonciation des méfaits d’un système politique.


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