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Actualités Iran

C’est l’hiver (Zemestan)

Un film de Rafi Pitts

vendredi 27 juillet 2007, par Collectif LP


Voir en ligne : Pour voir l’entretien avec Rafi Pitts

C’est l’hiver (Zemestan)

Un film de Rafi Pitts

Source : Site Arte

(Iran, 2006, 1h26)

Avec Mitra Hadjar, Ali Nicksolat, Hashem Adbi…

Synopsis : Tout commence en hiver. Un homme perd son emploi et prend la décision de partir chercher du travail à l’étranger parce qu’il ne voit plus aucune chance de gagner de l’argent dans son pays. Il se met donc en route, laissant derrière lui sa femme et sa fille. Des mois s’écoulent sans qu’il donne le moindre signe de vie à sa famille – pas de coup de téléphone, pas de lettre. Puis c’est l’automne. Kathoun, un étranger, arrive un jour dans la ville. Il est mécanicien et cherche du travail. Son attention se porte sur la jeune et jolie femme dont on dit qu’elle n’a plus de mari.

Biographie : Né en 1967 à Meshed, Iran. Sa mère est Iranienne, son père, Anglais. Enfant acteur dans plusieurs films iraniens. La famille quitte l’Iran en 1978, Rafi poursuit sa scolarité en Angleterre. Etudie le cinéma et la photographie à Londres, au Harrow College de l’école polytechnique. S’installe en France en 1991 et y tourne la même année son premier court métrage. Remporte un succès international lors de plusieurs festivals, en 1997, avec son premier long métrage de fiction, LA CINQUIEME SAISON. ZEMESTAN est son troisième long métrage de fiction.

Critique : Comme il avait regardé de manière recentrée le turbulent cinéaste Abel Ferrara dans le volet de « Cinéma, de notre temps » qu’il lui avait consacré, Raffi Pitts s’attache avec « C’est l’hiver » à un marginal pris en étau par une société qui conspue les rêveurs et les irresponsables. Charismatique et presque rock’n’roll, Kathoun est un homme partagé entre son immaturité et un désir d’émancipation également dicté par les difficultés à trouver du travail en Iran. Raffi Pitts laisse le spectateur libre de s’attacher ou non à Kathoun, au travers d’une fiction qui éradique absolument le caractère professoral et didactique des films iraniens et omnipotents de la famille Makhmalbaf.

La frontalité sensible avec laquelle il regarde hommes et femmes, la clarté des enjeux, jamais alourdie par le symbolisme, mais suggérée par l’économie des mots ou la présence de quelques chants pudiques… Tout concourt à caractériser Raffi Pitts comme un réalisateur cinéphile (chose rare par les temps qui courent). Sa probable connaissance du cinéma de genre américain, en particulier le western, tire indubitablement vers le haut son œuvre de fiction essentiellement conçue en Iran. Comme un cow-boy sans cheval, Kathoun est démuni. Il chemine à pied dans un univers dominé par les automobiles : le véhicule de police qui tourne autour de lui et de la maison de son prédécesseur, les voitures stationnées dans les garages où il cherche un emploi, celles qui participent à une course qu’il ne peut regarder que de loin, enfin les wagonnets du train, indissociables d’un départ salvateur ou funeste. Raffi Pitts avait sous-titré « Not Guilty » son documentaire consacré au new-yorkais Abel Ferrara. Il pourrait en être de même pour Kathoun, au travers de son beau parcours désenchanté.

Julien Welter

Arte


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