Jalal Alavinia
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Collection Bilingue

Le Chat récidiviste

Le Chat Récidiviste

mercredi 9 mai 2007, par Collectif LP

Obeid Zakani (133-1371), poète mystique qui a consacré une partie importante de son oeuvre littéraitre à l’éloge de l’amour, est en même temps un critique très sévère de l’hypocrisie du clergé at aussi des prétendus "soufis".

Un chat féroce et puissant, qui gouverne Kermaân, une ville dans le sud de l’Iran, et qui massacre les pauvres souris, récidive après avoir fait pénitence et être devenu pieux et dévot. Les souris naïves et candides se trompent sans cesse et après avoir momentanément vaincu le chat, sont masacrées de nouveau et subissent un échec cuisant. L’opression et l’hypocrrisie des dominants d’un côté, la défaite inévitable des dominés de l’autre, c’est le thème du conte.

Voici un extrait du conte :

" Un jour, le chat entre dans une taverne/ pour faire la chasse à quelques souris. / Il se cache derrière un tonneau, / comme un voleur de grand chemin. / Soudain, il voit un souriceau sauter / sur une cuve de vin, hurlanâ ! / Le souriceau plonge le museau dans le tonneau, / se met à boire et à boire ... / et devient ivre tel un lion rugissanâ : / " Où est le chat, que je lui coupe la tête, / et l’empaille de paillanâ ? Rien qu’un chien, ce chat ! / Osera-t-il m’affronter au combat ?" Le chat écoute ce propos, / et ne souffle mot ! / Lentement, il aiguise ses dents et ses griffes. / Puis, il bondit et s’empare du souriceau, / telle une panthère de montagnanâ : / "- Je suis ton valet, se lamente le souriceau. J’ai péché, je te demande pardonâ. / - assez de mensonges ! rétroque le chat. / Je ne crois plus à tes ruses ni à tes subterfuges. / J’ai tout entendu, / ô ârwâdîne ... musulmanâ !" / Le chat tue le souriceau et le dévore. / Puis, il se traîne vers la mosquanâ. / Il fait ses ablutions, / et commence à prier comme un mollahnâ : " ô séigneur, je me repens de mes fautes ! Je ne me mettrai plus les souris sous la dent ! / ô créateur, pour avoir versé injustement ce sang, / je vais faire l’aumône de six kilos de painiânâ !" Il ne cesse de gémir et de se lamenter, / jusqu’à en devenir pleurnichardanâ . ...."


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