Jalal Alavinia
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Forough Farrokhzad

Chronologie d’une vie...

dimanche 18 mai 2008, par Collectif LP


Forough Farrokhzad 1935-1967

Repères biographiques

29 décembre 1934 : Naissance à Téhéran de Forough Farrokhzad (deuxième fille d’une famille de sept enfants, qui compte trois filles et quatre garçons), fille de Touran Vaziri Tabâr et Mohammad Farrokhzad.

1940-1946 : Etudes primaires.

Septembre 1946 : Elle commence ses études secondaires d’une durée de trois ans au lycée Khosrokhâavar.

Septembre 1949 : Elle poursuit ses études secondaires à l’Ecole d’art de Kamâlolmolk, réservée aux filles, où elle apprend la couture et le dessin.

14 septembre 1950 : Forough âgée de 16 ans, se marie avec Parviz Chapour, qui a 28 ans (né le 25 février 1923 à Téhéran, petit fils de la tante maternelle de sa mère). Le couple s’installe à Ahwaz, dans le sud de l’Iran.

1952 : Elle publie son premier recueil de poésie, La Captive, aux Editions Amir Kabir.

18 juin 1952 : Naissance de Kâmyâr, son fils unique. ( Plus tard, en 1962, elle adopte Hossein Mansouri ).

1953, 1954 : Voyages d’Ahwaz à Téhéran pour la publication de ses poèmes dans les revues littéraires…

1955 : Forough et Parviz se séparent. Parviz se réserve le droit de la garde de leur fils.

- Deuxième édition de son recueil La Captive.

- Publication du feuilleton Les bourgeons bleus de Nasser khodayar dans le magazine Rochanfekr. Un roman à l’eau de rose s’inspirant de la vie fictive de Forough.

Septembre 1955 : Très fragilisée par le choc de ce feuilleton controverse, Forough est hospitalisée pendant un mois à La Maison de Repos de Rézâ’ï à Téhéran.

Printemps 1956 : Forough participe aux répétitions de la pièce de Garcia Lorca, Noces de sang, traduite et mise en scène par Ahmad Shamlou, avec la participation de Nader Naderpour, Lo’abat Wâlâ et Toussi Hâéri. Le projet n’aboutit pas et Forough quitte l’Iran pour l’Italie.

2 juillet 1956 : Forough publie son deuxième recueil de poésie intitulé Le Mur, un volume de 25 pièces composées entre 1953 et 1956 à Téhéran et à Ahwaz. Le livre est dédié à Parviz : « En souvenir de notre vie commune et dans l’espoir que ce petit cadeau soit une réponse à sa gentillesse infinie. »

5 juillet : Forough part pour la première fois pour l’Europe en avion cargo à destination de Rome.

2 décembre : Après sept mois de séjour en Italie, Forough quitte Rome pour Munich et loge chez son frère ainé, Amir Mass’oud.

Août 1957 : Forough retourne à Téhéran.

Septembre et octobre 1957 : Ses Souvenirs de voyage en Europe sont publiés dans le magazine Ferdowsi, avec ses photos, en huit numéros qui se terminent avec le récit inachevé de sa visite du Vatican.

24 et 31décembre 1957 : Publication de deux de ses nouvelles, L’indifférent et Le cauchemar, dans le magazine Ferdowsi.

Printemps 1958 : Forough publie son troisième recueil de poésie, La Rébellion, aux Editions Amir Kabir, un recueil de 17 pièces écrites entre 1956 et 1958 à Rome, Munich et Téhéran, avec des passages de textes sacrés en guise de préface.

Août 1958 : Rencontre avec Ebrahim Golestan, écrivain, cinéaste et producteur de films. Forough commence son travail au Studio Golestan Film en qualité de secrétaire. Durant la même année, elle publie ses poèmes dans la revue La Pensée et l’Art, et commence à s’initier au montage de film.

Eté 1959 : Forough participe au montage du film documentaire d’Ebrahim Golestan, Le feu. L’Eté de la même année, elle part en Europe avec Samadpour Kamâli, technicien auprès de Golestan, et aux frais de son studio, pour suivre une formation technique de neuf mois en Angleterre, aux Pays Bas et en Allemagne. Elle retourne à Téhéran après deux mois.
- Elle publie les poèmes Chant d’amour et Vendredi dans la revue La Pensée et l’Art.

1960 : Le Studio Golestan Film est transféré de l’avenue d’Arâk à Darousse, un quartier dans le nord de Téhéran. Forough y prépare plusieurs documentaires pour la société.

- La même année, elle participe à la production d’un film commandé par L’institut national du film du Canada sur les cérémonies de mariage en Iran. Le film est réalisé par Ebrahim Golestan. Forough, Parviz Dariush, Toussi Hâéri, Hâyedeh Taghvvâï y participent comme acteurs.

- Forough commence à préparer son quatrième recueil de poésie Une Autre naissance…
- Elle publie La poupée mécanique dans la revue La Pensée et l’Art, troisième année, N° 9, Dans les eaux vertes de l’été, N° 10 et Soudain dans le noir, quatrième année, n° 2.

Juin et juillet 1961 : Voyage en Khouzestan en compagnie d’Ebrahim Golestan. Golestan avait entrepris la production d’une série de six films pour La Compagnie de Pétrole Iranienne depuis 1956. En 1962, Golestan qui est obligé d’abandonner son travail et de rentrer à Téhéran, confie la réalisation du sixième et dernier film de cette série, L’eau et la chaleur, à Forough.

- Production d’un film de publicité d’une minute pour le journal Keyhan et un autre pour L’usine Pârs.
- Un voyage de courte durée en Angleterre et visite du National Galerie ; rencontre avec Mass’oud Farzâd, érudit iranien et ami de Sâdegh Hedâyat.
- Selon Pouran Farrokhzad, Forough a tenté à trois reprise de se suicider. Une fois elle a avalé une boîte entière de médicaments. C’est son employée de maison qui a découvert son corps et on l’a transportée à l’hôpital Alborz. Elle n’a jamais expliqué les rasions de son acte.
- Deuxième édition de son recueil Le mur ; A part Parviz, elle dédie son livre à son frère Fereidoun.
- Elle envoie son poème Illusions printanières, qu’elle renommera Illusion verte dans son quatrième recueil Une autre naissance, avec un autre poème pour être publiés dans la revue Le Livre de la semaine, dirigé par Ahmad Shamlou qui les publie aussitôt.

1961-1962 : Forough commence son activité théâtrale avec Châhine Serkissian. Ils travaillent pendant un an sur la pièce de George Bernard Shaw, L’affaire de Madame Warren. Forough jouait le rôle de la fille de madame Warren. A la veille de la première représentation, l’électricité du théâtre Anâhitâ fondé par M. Oskouï, est coupée car il n’avait pas payé sa facture de 300 000 toumans, et la pièce ne se jouera jamais. Serkissian est obligé de payer toutes les dépenses engagées de sa poche.

Printemps et été 1962 : Forough joue dans le film La Mer, le premier long métrage de Golestan, une adaptation de la nouvelle de Sâdegh Tchoubak, Pourquoi la mer était tourmentée ? Environ une demi-heure du film est réalisée et puis le projet est abandonné.
- Plusieurs poèmes de Forough sont publiés dans la revue Arash, première année, N° 3 : Lune, ô grande lune, Un soir éternel, Marécage, Dans les rues froides de la nuit, Mon bien-aimé et Les versets terrestres. Ils seront tous publiés dans son recueil Une autre Naissance.
- Projection du film L’eau et la chaleur à La Cinémathèque de Téhéran.

Eté 1962 : Voyage à Tabriz pour produire un film sur la léproserie de Bâbâ Bâghi. Le Dr Râdji, président de l’Association d’aide aux lépreux avait proposé à Golestan film de produire un documentaire sur la léproserie de Tabriz.

Septembre 1962 : Le poème La mère d’Ali lui dit un jour... est publié dans la revue Le Livre de la semaine. Il sera publié dans son recueil Une autre naissance.

Automne 1962 : Deuxième voyage à Tabriz où Forough en compagnie de trois autres personnes filme la léproserie de Bâbâ Bâghi pendant 12 jours avec la participation de ses habitants et sans aucun scénario écrit. Le titre est La Maison est noire. « Ce film a été produit sur la commande de la Société d’Aide aux Lépreux en automne 1962 au Studio Golestan Film.

Caméra : Soleiman Minâssian Son : Mahmoud Hengvâl Assistants : Herand Minâssian, Amir Karâri Producteur : Ebrahim Golestan Montage et réalisation : Forough Farrokhzad Durée : 21 minutes et 22 secondes »

Pendant le tournage de ce film Forough rencontre un garçon de six ans du nom de Hossein Mansouri, qu’elle adopte. C’est lui qui en réponse au maître d’école de la léproserie qui lui demande de nommer trois ou quatre belles choses, dit : « La lune, le soleil, la fleur et le jeu », le titre d’un documentaire réalisé en 2008 par Claus Strigel avec la participation de Hossein Mansouri qui raconte l’histoire de sa rencontre extraordinaire avec la poétesse.
- La même année, collaboration avec Arbi Avânessian à la traduction de la pièce de George Bernard Shaw Sainte Jeanne. Forough devait jouer le rôle de Jeanne d’Arc dans cette pièce, un projet qui est de nouveau tombé à l’eau.
- Entretien avec Hassan Honarmandi à Radio Téhéran.
- Production d’un film en couleur d’une minute sur le tirage d’un journal pour le quotidien Keyhan.

19 février 1963 - Projection de son film La maison est noire à La Cinémathèque de Téhéran. Le reportage de la projection controversée de ce film est publié dans la revue Sétâreh cinéma (Star du cinéma) et dans la revue Zanan (femmes).

Printemps 1963 : Participation en tant qu’assistante et actrice à deux séquences du film La brique et le miroir réalisé par Ebrahim Golestan.
- La même année, elle écrit dans une lettre à son frère, Fereidoun, qu’elle a rédigé un scénario de mille pages pour un film sur la vie réelle d’une femme iranienne.
- La même année, elle raconte à Farrokh Ghafâri, cinéaste iranien, qu’elle aurait aimé employer la forme du Ta’azieh1 pour une tragédie familiale en s’inspirant de sa vie personnelle.

Automne 1963 : Répétition pour jouer dans la pièce de Luigi Pirandello, Six personnages en quête d’auteur, mise en scène par Pari Sâberi.

- Troisième édition de La Captive.

Décembre1963 : Représentation de la pièce Six personnages en quête d’auteur à l’Association culturelle Irano-Italienne. Forough y joue le rôle principal. Hiver 1963 : Le poème Ô Pays merveilleux ! dans la revue Arash, première année, N° 7. Hiver 1963 : Publication du quatrième recueil de poésie de Forough, Une Autre naissance, 35 pièces des années 1959-1962, tiré à 3000 exemplaires. Le livre est dédié à E. G. Mars-avril 1964 - Voyage en Allemagne pour participer au Festival d’Oberhausen qui décerne le prix du meilleur film à son documentaire La Maison est noire.

1964 : Entretien avec Iradj Gorgin à Radio Téhéran.

Printemps 1964 : Forough loue une maison à Darousse près du Studio Golestan, le lieu de son travail. Les vendredis soirs, elle reçoit les écrivains, les poètes, les artistes…

Eté 1964 : Publication de l’Anthologie de la poésie de Forough Farrokhzad, choisie par l’auteur aux Editions Morvârid et en poche chez Organisation des Livres de Poche. Juin 1964 : Deux entretiens de Forough avec Cyrus Tâhbâz et Gholâm Hossein Sâ’edi sont publiés dans la revue Arash, deuxième année, n° 1. Un numéro spécial Forough a été publié à l’occasion de la sortie de Une Autre naissance, avec plusieurs critiques et le poème J’ai de la pitié pour le jardin qui sera publié dans son dernier recueil Croyons à l’approche de la saison froide. Septembre 1964 : Entretien de Mohammad Taghi Salehpour avec Forough dans la revue Bazar, consacrée à l’art et la littérature, N° 5, publié à Racht.

Printemps 1965 : Voyage en Italie et en France.

Automne 1965 : Voyage de Bernardo Bertolucci, réalisateur italien en Iran. Il rencontre Forough et Ebrahim Golestan. Selon Farrokh Ghafâri, il a filmé les méthodes de travail des deux cinéastes. Il existe un extrait de l’ interview de Forough par Bertolucci.

Novembre 1965 : Publication de son long poème Croyons à l’approche de la saison froide dans la revue Arash, deuxième année, N° 3 (Numéro spécial Nouvelle poésie persane). Il sera republié dans son dernier recueil du même nom.

Printemps 1966 : Voyage à Pesaro en Italie pour participer au Festival de films d’auteur, qui dure quatre mois.

- Selon Arbi Avânessian, Forough avait assisté à la lecture de la pièce d’Anton Tchekhov La Mouette chez Serkissian et avait souhaité jouer le rôle de Nina, apparemment en raison de la ressemblance de la vie de Nina avec la sienne.

- Forough a participé à la traduction de la pièce de Bertolt Brecht Le Cercle de craie caucasien avec Hamid Samandarian en écrivant des chansons à partir des poèmes de Brecht.

Eté 1966 : Publication de son poème Quelqu’un qui ne ressemble à personne, dans la revue Arash, deuxième année, N° 4. Il réapparaîtra dans son dernier recueil Croyons à l’approche de la saison froide.

Lundi 13 février 1967 : Forough va déjeuner à midi chez ses parents. A 15h elle rentre au bureau avec la voiture de la société Golestan Film, elle reprend le volant pour aller chercher une bobine de film en compagnie du chauffeur de la société, à 16 h 30 elle heurte une voiture et meurt sur le coup. Le lendemain on peut lire dans le journal Etelâ’ât le titre de la nouvelle sur la première page et les détails suivants sur la page des faits divers :

« Forough Farrokhzad, la célèbre poétesse, est morte dans un accident grave sur la route de Darousse-Gholhak. » « L’accident s’est produit hier à 16 h 30 dans l’avenue Loghman-o-dolleh Adham à Darousse, au croisement de Marvdacht. Forough qui était au volant de la voiture immatriculée 1413 T 24, en compagnie de Rahman Assadi, se dirigeait de Darousse vers Téhéran. Elle heurte la voiture immatriculée 1428 T 19, appartenant à une école privée et conduite par Gholamhossein Kamyâbi. Le choc de l’accident fut tellement violent que la portière côté conducteur s’ouvre, et que Forough dont la tête a déjà heurté le par brise, est éjectée et se cogne contre le bord du caniveau. Forough qui a perdu connaissance et est la seule victime de l’accident est transportée à l’hôpital Reza Pahlavi à Tadjriche mais meurt en chemin. » A l’âge de 32 ans.

1. Ta’azieh, théâtre religieux et traditionnel célébrant le martyre d’Imâm Hossein, troisième imâm des chiites.


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