Jalal Alavinia
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Evènements : Soirée 23 octobre NLP

Mohammad Mossadegh

Rencontre et dialogue avec Nader Vahabi

lundi 8 octobre 2018, par Collectif LP


Mardi 23 octobre 2018 à 19h

Rencontre et dialogue avec

Nader Vahabi

Sociologue

Mohammad Mossadegh

Premier ministre iranien (1951-1953)

Deux ruptures, deux échecs

Regard conditionnel sur l’histoire

Les historiens présentent souvent Mohammad Mossadegh comme une personnalité charismatique, et l’étude de sa personnalité se réfère fréquemment à l’année 1948, date à laquelle il entre en conflit avec l’Angleterre pour la nationalisation du pétrole. Or, il faut remonter dans le temps et voir ce qui s’est vraiment passé au moment décisif de la guerre civile de la révolution constitutionnelle de 1909, lorsque Mossadegh quitte l’Iran pour reprendre ses études à Paris. Alors qu’une résistance se crée contre le roi Mohammad Ali Chah à partir de juin 1908, pourquoi ne se mêle-t-il pas à la politique et quitte-t-il le pays ? En allant à Paris puis à Neuchâtel, Mossadegh a essayé de transformer son titre de noblesse, Mirzâ, en Docteur, un brevet de compétence en Droit lui conférant une forme de rayonnement politique et social qui lui donne un atout supplémentaire pour être élu démocratiquement en avril 1951 en tant que Premier ministre. Mais 28 mois plus tard, un coup d’État dirigé contre lui fait basculer la société iranienne dans une monarchie despotique.

Rétrospectivement, si le coup d’État avait échoué, l’Iran disposerait peut-être aujourd’hui d’une démocratie mature. Mohammad Mossadegh, issu d’une famille noble, est né à Téhéran, le 16 juin 1882. Sa mère, Malek Taj Firouz Najm-es-Saltaneh, fondatrice de l’hôpital Najmieh à Téhéran, est une princesse, petite-fille d’Abbas Mirzâ. Le père, Mirzâ Hedayatollah Vazir Daftar, est pendant vingt ans un haut fonctionnaire des finances et des écritures sous Nasser ed-Din Chah. À 15 ans, en 1897, Mossadegh est nommé Inspecteur général des Finances de la province de Khorassan, prenant le relai des fonctions de son père. En 1904, il se marie avec Zahra Emami Zia-es-Saltaneh. En 1909, il reprend ses études à Paris, ensuite à l’université de Neuchâtel pour une licence de droit. Il défend sa thèse en juillet 1914 sur Le testament de droit musulman chiite.

Bien qu’il ait eu certains postes importants dans le passé (gouverneur de Fars, ministre des Finances ….) sa carrière politique commence en 1921en tant que député des 5ème et 6ème Majles, mais bientôt il entre en conflit avec Reza Khan et se retire de la vie politique de 1928 à 1940. Le départ de Reza Chah en exil permet à Mossadegh de revenir sur la scène politique. Le 29 avril 1951, il est élu Premier ministre, son programme est simple : appliquer la loi de la nationalisation du pétrole et réformer la loi des élections pour le Majles et les municipalités. Mais, 28 mois plus tard, le 19 août 1953, un coup d’État militaire fomenté par la CIA, les Britanniques (MI6), Mohammad Reza Chah et une partie du clergé met fin à son gouvernement. En décembre 1953, dans un procès devant un tribunal militaire, il est condamné à trois ans de réclusion. À l’issue de sa peine, il est assigné à résidence dans sa maison de campagne à Ahmad Abad, sous la surveillance de la SAVAK jusqu’à sa mort le 5 mars 1967. Il est enterré dans sa résidence à Ahmad Abad.

Nader VAHABI, sociologue, a présenté une thèse sur les exilés iraniens en 2004 à l’EHESS de Paris ; il est également titulaire d’un diplôme d’Habilitation à Diriger des Recherches, obtenu en 2013 à l’université de Toulouse Jean Jaurès et il est directeur de thèse depuis 2013. Attaché au CADIS de l’EHESS de Paris et au LISST à l’université de Toulouse, il est l’auteur d’un nombre important d’ouvrages et d’articles en français, anglais et persan, sur les thèmes de la diaspora iranienne, de la mémoire, de la gestion du passé, de la transition démocratique et des crimes d’État.

Le débat de notre soirée du 23 octobre sur Mossadegh tourne autour des ouvrages suivants : Mossadegh, Rupture avec la noblesse de sang en Iran, Paris, Geuthner, L’Iran de Mossadegh, Un regard conditionnel sur l’Histoire, Paris, L’Harmattan.

Nouvelles Lettres Persanes

Lieu : Maison de la Vie Associative et Citoyenne du 13ème

11, rue Caillaux 75013 Paris M° Maison Blanche

Entrée libre. Contact : lettrespersanes@orange.fr

Tél. : 06 82 97 94 69

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